La BCE va baisser ses taux d'intérêt, reprise en vue dans l’immobilier
La nouvelle baisse des taux d’intérêt attendue ce jeudi de la Banque centrale européenne devrait soutenir la sortie du marasme du marché.
« Il serait juste et sage de décider une nouvelle baisse de taux », a clairement déclaré le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, à la veille de la réunion ce jeudi de la Banque centrale européenne (BCE). Elle intervient après celle de juin, et surtout après une hausse brutale de 0 % à 4 % en deux ans. La semaine prochaine devrait venir le tour d’une première baisse des taux de la Federal Reserve des États-Unis.
Dès lundi, l’Insee a anticipé que cette baisse « se diffuserait rapidement et favoriserait une timide reprise du marché immobilier ». La formule est prudente, mais s’apprécie au regard du marasme passé du marché, qui continue de faire des victimes. Et de fait, le coût du crédit immobilier est déjà à la baisse : « En début d’année, on était en moyenne à 4 % de taux d’emprunt sur 20 ans. Là, on est à 3 % », constate Jean-Yves Frapin, secrétaire général de la CNACIM (Chambre nationale des agents commerciaux en immobilier).
Pouvoir d’achat en hausse
Cela impacte fortement la demande, selon des estimations du cabinet SeLoger. Les deux années de hausse des taux d’intérêt ont rogné le « pouvoir d’achat immobilier » moyen de 75 à 64 m² achetables avec la même somme. Derrière ces 11 points de baisse, près de 20 points imputés aux taux, partiellement compensés par l’augmentation des revenus.
Ce pouvoir d’achat immobilier devrait donc remonter au printemps prochain, de 68 m² à 75 m², son niveau d’avant la crise, selon SeLoger. Et cela d’abord grâce à la poursuite de la baisse des taux (5,5 des 7 m² de gain), alors que jouent beaucoup moins la hausse des revenus (0,7 m²) et la baisse des prix (0,8 m²).
Remontée des prix ?
Au bout, comme le dit l’Insee, une « timide reprise du marché immobilier ». Le nombre annuel de transactions devrait remonter en décembre à plus de 770 000, puis à 900 000 l’année prochaine. Soit son niveau d’avant la crise, mais aussi d’avant le boum immobilier ouvert en 2015 par l’atterrissage à zéro du taux de la BCE, boum qui avait explosé le plafond du million de transactions annuelles.
Quant aux prix, c’est une autre question. Jean-Yves Frapin, fort de son expérience de terrain, souligne la réticence des vendeurs à modérer leurs espoirs. SeLoger estime que le mouvement global de baisse a atteint son point bas en avril, avec des évolutions évidemment très différentes dans l’ensemble de la France : sur un an à fin septembre, les prix sont en baisse de 1,3 % en France, mais de 6,2 % à Lyon, de 4,8 % à Paris, de 1,7 % à Strasbourg – et en hausse de 1,2 % en milieu rural. L’année prochaine, le cabinet table sur une hausse moyenne en France des prix de l’immobilier de 2 %.
Source : JournalL'Est Républicain